L’École des jours sombres

La France déclare la guerre à l’Allemagne nazie le 3 septembre 1939, à quelques semaines de la rentrée scolaire. Le fonctionnement de l’école s’en trouve immédiatement et durablement perturbé.

Mais des bouleversements plus profonds encore ont lieu avec l’établissement du régime de Vichy en juillet 1940. Accusant l’école de la IIIe République d’avoir entretenu l’individualisme et de n’avoir pas su « tremper les caractères », Pétain annonce, dès août 1940, une réforme profonde de l’éducation nationale.

« Drôle d’année scolaire 1939-1940 »

En 1939, la rentrée scolaire doit être reportée car, comme tous les autres Français soumis aux obligations militaires, de nombreux enseignants sont mobilisés. Beaucoup sont faits prisonniers en juin 1940. Tout ce personnel fait défaut dans les classes.

Or, le déplacement de populations vivant dans les régions frontalières avec l’Allemagne et les projets d’évacuation des villes industrielles, potentielles cibles de bombardements, complique encore la situation. Des locaux scolaires sont réquisitionnés pour accueillir ces réfugiés.

Des plans de mise en sécurité de la population scolaire sont élaborés par les municipalités.

Enfin, la débâcle de l’armée lors de la campagne de France et l’exode des civils rendent nécessaires des mesures d’urgence dont le report des examens de 1940.

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L’école face aux nouveaux problèmes du temps

De 1940 à 1944, enseignants et élèves ligériens sont confrontés à de nouveaux problèmes : pénuries, difficultés du ravitaillement, absence des pères retenus prisonniers de guerre en Allemagne, bombardements. Ils sont mobilisés pour de nouvelles tâches comme l’organisation de soupes scolaires qui mettent en jeu la solidarité des enfants des campagnes avec ceux des villes. Ils doivent parfois quitter leur famille et leur foyer pour se mettre à l’abri à la campagne.

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L’école de Vichy

Pour Pétain, l’école primaire élémentaire – la seule à être obligatoire à cette époque et celle par laquelle passent tous les petits Français – est un enjeu majeur. Elle doit enseigner les valeurs du régime de Vichy, celles de la devise « Travail, famille, patrie », et redonner leur dignité aux métiers traditionnels, notamment à la paysannerie. Transmises par les nouveaux programmes scolaires, ces valeurs sont aussi diffusées par de petits fascicules vendus aux écoliers au profit d’œuvres charitables. L’école doit célébrer de nouvelles figures : celle du maréchal bien sûr, mais aussi Jeanne d’Arc.

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