Se soustraire au processus de déportation

Durant la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi fait de la déportation un rouage essentiel de sa politique d’extermination des Juifs d’Europe. La déportation suppose des processus préparatoires d’identification, de traque et d’arrestation des populations juives. En France, dès 1940, le régime de Vichy adopte des mesures discriminatoires contribuant à ces processus.

Si les Juifs français se soumettent d’abord à leurs nouvelles obligations envers l’Etat français, ils s’inquiètent de plus en plus des conséquences de ces mesures, notamment après la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942, et tentent de s’y soustraire.

Les sources des ADL, essentiellement policières, administratives et judiciaires, montrent que ces stratégies ne sont, hélas, pas toujours suffisantes.

Se soustraire aux obligations discriminatoires de Vichy

Dans la Loire, située en zone libre selon les conditions de l’armistice, les Juifs n’ont pas l’obligation de porter l’étoile jaune comme dans le nord de la France occupé par les Allemands. Ils doivent néanmoins faire apposer la mention « Juif » sur leur pièce d’identité et sur leurs cartes de ravitaillement. A partir de 1942, nombreux sont ceux à vouloir se soustraire à ces obligations en falsifiant leurs papiers, en ne se rendant pas aux convocations de l’administration, en ne faisant pas leur changement de résidence ou en demandant des exemptions.

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Echapper à l’arrestation et à la déportation

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Juifs sont condamnés à une vie d’errance. Beaucoup quittent les zones annexées ou occupées par l’Allemagne, fuyant les persécutions antisémites.

Dans les années 1930, environ 600 Juifs vivent dans le département de la Loire, surtout dans les agglomérations stéphanoise et roannaise. Mais cette population augmente et dépasse les 2000 personnes en 1941-42 suite à l’arrivée de nombreux réfugiés.

Conscients des dangers qui les menacent, les Juifs se cachent sous des noms d’emprunt. Certains, arrêtés, profitent de leur internement sur le sol français avant leur déportation pour s’évader. Leurs familles demandent aux autorités françaises d'intercéder en leur faveur auprès de l'Occupant. 

D’autres, face à l’imminence d’une arrestation, optent pour la fuite et le refuge à l’étranger.

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