Vers la paix ?

L’année 1958 marque un tournant dans la Guerre d’Algérie. De Gaulle propose une « paix des braves » aux combattants algériens, sans toutefois reconnaître au FLN le statut d’interlocuteur politique. Un Gouvernement Provisoire de la République Algérienne est proclamé en exil pour représenter les intérêts des Algériens.

Début 1959, les opérations de l’armée française s’intensifient en Algérie avec l’application du plan Challe. S’estimant en position de force pour négocier, de Gaulle prononce le 16 septembre 1959 un discours énonçant la possibilité d’une autodétermination de l’Algérie. Il offre aux Algériens le choix entre une intégration complète, l’association ou la sécession.

Cette nouvelle politique suscite doutes et oppositions. 3 jours après le discours, Georges Bidault, député de la Loire, crée le Rassemblement pour l’Algérie Française, qui recrute parmi les démocrates-chrétiens, les gaullistes « soustelliens », les élus algériens favorables à l’intégration.

Salle 4 : guide pour l'enseignant (téléchargeable en pdf)

Autodétermination ou Algérie française ?

Dès l’annonce du droit à l’autodétermination, la Fédération de France du FLN fait connaître à l’opinion publique française sa position réservée à ce sujet.

Les Français d’Algérie protestent aussi contre la nouvelle politique algérienne du président. Ils s’estiment trahis car, lors de son voyage en Algérie du 4 au 7 juin 1958, de Gaulle a multiplié les discours rassurants dans toutes les grandes villes. Le 24 janvier 1960 commence « la semaine des barricades » à Alger. L’armée doit intervenir pour rétablir l’ordre. Suite à ces événements, de Gaulle ordonne des mutations d’officiers de l’armée et des poursuites judiciaires contre les participants aux émeutes et contre  les fervents défenseurs de l’Algérie française.

En novembre 1960, de Gaulle, qui veut précipiter le règlement du conflit, annonce un referendum sur le principe de l’autodétermination. Les partisans de l’Algérie française, dont le député ligérien G. Bidault, font campagne pour le « Non ».

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Évian : des accords au désaccord

Le 8 janvier 1961, les citoyens de métropole et d’Algérie sont consultés lors du 1er referendum de la Ve République, organisé pour valider le principe de l’autodétermination. C’est une victoire pour les partisans du « Oui » : à 69% en Algérie, à 75.2%. en métropole.

Un nouvel acteur s’affirme alors dans la guerre d’indépendance algérienne : l’Organisation Armée Secrète. Fondée comme un petit mouvement clandestin par des Français d’Algérie et des militaires en janvier 1961, elle gagne en notoriété à l’occasion du putsch des généraux à Alger le 22 avril.  L’organisation est dominée par le général Salan. Elle a pour objectif de faire échouer les négociations entreprises par le gouvernement français avec les indépendantistes algériens. Elle opte très vite pour l’action terroriste et multiplie les attentats. Le député de la Loire G. Bidault s’y rallie publiquement en 1962.

Les négociations pour la paix en Algérie s’ouvrent malgré tout à Evian au printemps 1961 entre une délégation du gouvernement français présidée par Louis Joxe, et 9 représentants du GPRA. Elles s’éternisent du fait de questions épineuses : l’intégrité du territoire algérien et le statut du Sahara, la nationalité des minorités, le calendrier du retrait de l’armée française… Finalement, le 18 mars 1962, les accords d’Evian sont signés. Ils prévoient un cessez-le-feu applicable le 19 mars 1962 à 12 heures. Ils comportent des déclarations sur l’organisation des pouvoirs publics, la coopération franco-algérienne, les garanties pour les Français d’Algérie. Le referendum du 8 avril 1962, organisé sous haute surveillance pour ratifier ces accords d’Evian, est un nouveau succès.

Affrontements et tensions perdurent pourtant. En Algérie, des activistes de l’OAS font pression sur les Européens pour les dissuader de partir et se livrent à une politique de la terre brûlée. En France, le FLN maintient sa pression sur la communauté algérienne, tandis que l’extrême gauche fustige le pouvoir trop autoritaire de De Gaulle et sa gestion de la crise algérienne.

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